Actuellement le contexte de taux d’intérêts est le suivant : lorsque les banques commerciales (BNP Paribas, HSBC, Crédit Agricole, Caisse d’Epargne …) souhaitent octroyer des crédits aux particuliers & entreprises, elles doivent au préalable emprunter cet argent auprès de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui seule détient le pouvoir de battre la monnaie depuis la ratification du traité de Maastricht. Aujourd’hui au lieu de lui payer un taux d’intérêt pour ce crédit, les banques commerciales se font rémunérer par la BCE pour ce type d’opérations.
Mais à l’inverse lorsque les banques commerciales souhaitent placer les dépôts de leur clientèle auprès de la Banque Centrale Européenne, elles doivent désormais payer pour laisser l’argent auprès de cette institution.
Cette situation de taux d’intérêts est donc inverse à celle qui a toujours prévalu. D’habitude on paie pour obtenir un crédit, et on est rémunéré en contrepartie d’un dépôt.
Cette situation est néanmoins avantageuse pour les banques sur la partie des crédits qu’elles octroient aux ménages et aux entreprises (puisque ces dernières nous prêtent toujours à un taux d’intérêt positif entre 1 et 2% réalisant ainsi une marge de 1,5% à 2,5% sur le métier de prêt).
En revanche cette situation ne leur convient pas sur la partie dépôt car la BCE leur facture un taux d’intérêt pour chaque placement réalisé. Les banques ont donc commencé à facturer la tenue de compte et les dépôts à leur clientèle (forfaits de compte, frais de tenue de compte, commissions de mouvements, etc).
Le problème est que si ces frais augmentent dans le temps, beaucoup de particuliers seront tentés de retirer leur dépôt en espèces, et de conserver ces espèces chez eux plutôt que de payer une banque pour qu’elle conserve cet argent.
Afin d’éviter d’être exposées à ce risque, les banques ont développé et encouragé depuis plusieurs années maintenant la dématérialisation des systèmes de paiement (cartes, paiements sans contact, paiement par téléphone, etc). La logique étant que moins il y a de pièces et de billets en circulation, plus leur position de force vis-à-vis de leurs clients augmentent puisque ces derniers ne peuvent plus sortir leur épargne du circuit bancaire.
Quels enjeux pour les particuliers ?
En couplant cette analyse avec un autre point de vigilance que constitue la directive européenne BRRD, mise en place pour légiférer au niveau européen en cas de crise bancaire importante, on se rend compte que cette directive a été transposée en droit français en 2015 dans un anonymat et un silence médiatique pour le moins intrigants.
Nous y reviendrons en détail mais pour synthétiser, cette directive permet à un établissement bancaire en difficulté de ponctionner les comptes de ses clients épargnants afin de renflouer ses caisses.
Cette situation appelle plusieurs points de vigilance
À l’heure où l’avenir est incertain en raison des évolutions économiques aléatoires, couplées à une gestion de crise pour le moins difficile à déchiffrer, il convient de jeter un regard lucide sur son épargne.
L’un de nos conseils à destination des épargnants consiste aujourd’hui à débancariser au moins partiellement leur épargne et à considérer une diversification sur des actifs réels plus résilients en cas d’évolution réglementaire, fiscale, économique et/ou bancaire défavorable.